mercredi 1 avril 2009

Responsum i n.

En faisant le point sur ma dernière création, « Le boulet qui me tuera n'est pas encore fondu », j'ai pris conscience de bon nombre de choses ; celles-ci, indubitablement dû aux conversations et réflexions qui ont émergé, parfois de manière informelle, du cadre de notre cours bien aimé.

J'ai décidé de vous présenter un extrait de cette analyse conceptuelle. Ma démarche artistique n'aillant rien de subdivisible, ou de restreinte à un cadre académique strict, j'estime la réflexion d'autant plus valable pour ce blog, en réponse à « L'heure de l'examen », puisque témoigne d'un processus entamé en son sein.

Avertissement : Puisque l'analyse conceptuelle doit comporter remarques et conclusions diverses sur le processus d'émergence de l'oeuvre dans le cadre du projet « Le dépassement », j'adopterai un ton informel afin d'en faire un témoignage plus prêt de la réalité.

Formellement, et je dis cela en toute humilité, je me suis demandé dans quelle mesure pourrais-je me dépasser si d'un point de vu académique j'avais atteint, lors de ma dernière proposition, le maximum de ce que l'on peut attendre d'une note. C'est ainsi que m'est venu, en outrepassant l'idée de la production dans un cadre scolaire, la conclusion suivante : si je souhaite faire émerger une version inédite du langage artistique, le dépassement doit avoir lieu en moi, dans mon corps et dans mon esprit. Je prenais ainsi conscience qu'il était nécessaire de franchir une nouvelle étape dans ma recherche artistique. Je voyais ce projet comme un tremplin ; si ma nouvelle vision ne transparaissait pas dans mon oeuvre cette fois, la réflexion, à laquelle elle m'aura conduite, me permettra de me « dépasser » ultimement au projet suivant ; le projet synthèse.

Le préambule d'une telle résolution est simples, prendre conscience de ces deux conditions :
- Ignorer ses limites.
- Oublier ses inhibitions en cessant de se demander si l'on raison.

Quand on veut constamment, fermement, on réussit toujours — disait Napoléon.

Ainsi, j’entrepris de créé, pour la premièrement fois, ce qui prendrait consciement l’allure d’une « œuvre d’art nécéssaire » ; nécéssaire à mon cheminement.

Nous aspirons tous à la même chose, être bons dans notre métier, mais à quel niveau ? Convenu ? Bon ? Excellent ? Le meilleur dans notre domaine ? Le meilleur au monde ? Cependant, bien peu de gens sont prêts à faire les sacrifices nécessaires pour arriver au sommet. Le talent aide, mais ne mène pas aussi loin que l'ambition. [...]

P.-S. Je vous épargne l'essentiel de mon analyse concernant l'oeuvre peinte à proprement dit.

Comme dirait Jacques. Voilà.

P.-S. 2 À venir : Retour sur l'oeuvre vidéo « Mariev 125cc »

vendredi 20 février 2009

À toi qui ne dis mots ; à tous ces gens si silencieux.

Je suis toujours bien triste de ne pas connaître le fond de ta pensée. Paradoxalement, plus ouverte que la moyenne, tu demeures cependant repliée sur toi-même. Bien que tu n'aie peu de propension pour l'expression de tes visions, sache qu'elles en éclaireraient plus d'un ; ne demeure pas si avare de commentaires.

Je ne suis pas toujours très prudent avec toi. Je dis toujours ce que je pense avec une franchise parfois désarmante... et j'ai aussi la fâcheuse tendance à ne pas penser la moitié des choses qui sortent de ma bouche parce que j'ai le plaisir égoïste de ne rigoler que pour moi. Cela, sans obligatoirement te rendre accessible mes boutades ; qui sont aussitôt dites, aussitôt oubliées. En somme, mea culpa.

Je dis tout cela parce que j'ai envie de te comprendre davantage et qu'à ton tour tu saisisses les nuances de mon tempérament. De même, je te signifie mon envie de t'entendre t'affirmer, de te voir prendre position et de constater que tu acceptes de te laisser découvrir ; en apprendre plus sur ce que tu aimes, sur ce que tu détestes. Je n'ai pas envie que tu aies l'impression d'être une bête curieuse que je prends plaisir à observer. Seulement, j'aimerais te pousser à te commettre ouvertement — à sortir de ta zone de confort — parce que j'ai l'intime conviction d'avoir quelques choses à apprendre de toi.

P.-S. Cela vaut pour toute personne se sentant un tant soit peu interpellée.

vendredi 13 février 2009

Patchwork contestataire


Par ce geste de solidarité, nous remettons en cause l'orientation du projet. Le message profond de cette révolte, n'ayant rien à faire des egos qui s'entrechoquent, revendique simplement le droit des artistes à appliquer « les trois règles 1.0 » du projet de création :

  1. Aime ton projet
  2. Soit fier de celui-ci
  3. Respecte-toi

Porte ta pièce de toile, toi aussi.
Fais partie du patchwork.

À venir : Projet 2.0 (12 février 2009)

  • Qu’est-ce que je manque parce que j’ai juste 2 yeux?
  • Produire du sens.
  • S’inscrire dans l’hypermodernité.

Le dictat des bonnes intentions (12 février 2009)

Nouveau fascisme ; fascisme des bonnes consciences : le dictat des bonnes intentions. Ainsi va le projet. En soi, être bien intentionnée c’est témoigner de considération envers le destinataire de ces intentions.

Sur cette base, établissons « les trois règles 1.0 » du projet de création :

  1. Aime ton projet
  2. Soit fier de celui-ci
  3. Respecte-toi
En appliquant ces trois règles :

Mes impressions sur l’application de ces fondements dans le cadre de notre projet de groupe, devenu « Party d'Hugo », puisque soumis à ce nouveau dictat de la bonne intention, sont à la suite de ces quelques ouï-dire :
  • “Il ne faut pas nuire au plaisir des gens…”
  • “Hugo a travaillé fort, c’est quand même son party…”
  • “Faut s’donner des limites faudrait pas que ça vire en marde et que ça soit le dernier party…”
Tous ces points de vue me semblent légitimes. Cependant, un tel contexte de création vient brider mon fantasme et s’interpose entre le projet désiré et moi, pour ne laisser que le projet obligé. Par le fait même, les tenants et aboutissants d’un tel processus sont en contradiction avec « les trois règles 1.0 ».

On peut parler d’égoïsme, oui. On peut parler d’intégrité, oui. La vie est faite de compromis et par-dessus tout, je ne veux en faire aucun – pour ce projet. J’en prends ainsi la liberté ; la responsaibilité.

Je parle de fantasme parce que l’idée d’origine avait éveillé chez moi envie, désir, appétit pour ce délire artistique, poétique et philosophique. Avec la tournure qu’ont pris les événements, j’ai d’une manière net et directe, débandé.

* À partir de maintenant, les dates correspondent à celles inscrites par le calendrier du blog.

Coup de gueule (10 février 2009, 2h+)

J’aime ça quand on me cogne

OUVERTURE

SCÈNE 1. G225, INTÉRIEUR-JOUR

La lumière des néons perce l’obscurité. Le local est animée, l’on entend vaguement discuter les élèves du cours de Composition Visuelle. Le bruit est trop fort pour en distinguer quelque chose. FÉLIX entre dans le local. Il marche d’un pas lent et rythmé. Il agrippe une chaise sur roue et la glisse près de SAMUEL. Félix s’assoit. Il soupire brièvement.

FÉLIX
(d’une voix posée)
Mauvaise nouvelle. Je viens d’aller voir Hugo pour lui parler du projet… Je lui ai demandé pour les billets… pis faut payer.

Samuel détourne rapidement le regard vers Félix. Il hausse un sourcil, perplexe.

SAMUEL
Eeuh… Quoi?

FÉLIX
Faut payer nos billets. Il m’a dit qu’il pouvait pas passer tout d’un coup de 30 à 60 bénévoles… Pis qu’on allait devoir payer nos billets. Y’a juste le monde qui vont s’occuper du mixage vidéo qui vont avoir une passe. Pour les autres, on aura même pas accès aux caméras.

SAMUEL
Ouin, bon.

Samuel se gratte la tête. Pivote sur sa chaise. Reste muet un instant. Il fixe le sol, songeur puis redresse le regard et reste attentif à ce que Félix ajoute.

FÉLIX
Moi, s’pas compliqué. Je paye pas. J’préfère manger que de payer pour faire un travail d’école. C’est juste pas logique. En plus de travailler pour lui, y va s’faire 120 piaces sur notre dos.

Le visage de Samuel s’éclaircit, il sourit, les yeux pétillant de satisfaction. Il rigole en marquant chaque exclamation par une claque sur sa cuisse. Il bafouille puis reprend.

SAMUEL
Écoute ça, c’est génial. Grâce à cette histoire, on va passer à la vitesse supérieur. C’est carrément planant.

Félix fronce les sourcils, puis tapote un instant le comptoire visiblement mécontent de la tournure des événements. Samuel tape sur l’épaule de Félix, toujours en rigolant.

SAMUEL
Imagine ça. Le concept du projet c’est d’utiliser le party comme templin de création.

Samuel griffonne sur une feuille lignée tout en parlant.

SAMUEL
Pis on ajoute à ça notre nouvelle contrainte : L’accès au party nous est interdit. C’est crissement hot. Imagine ça!

Samuel éclate de rire à nouveau.



jeudi 12 février 2009

La bouse de dernière minute – 99F (10 février 2009)

Par manque de temps et d’énergie (et puisque le matériel vidéo doit être originale), nous réduisons son impact et préférons consolider le segment participatif de notre concept. Je vous présente notre tempête d’idées :



Projet 1.0 (Semaine du 1er février 2009)

Confrontation comme déclencheur d’une réaction forte ou non du spectateur, devenu l’acteur d’une manifestation artistique ; confronter implique « sans-consentement » ; « sans-consentement » oblige ainsi inter-réaction ; osmose, impact ou déflagration.

Avec l’orientation qu’ont pris la majeure partie des projets, nous, Mariev 125cc (composée de Félix The Canadian Contra et de moi-même ), avons décidé de trancher avec le reste du groupe.

Notre proposition est composée de quatre éléments distincts quoi qu’interconnectés et ne constituant qu’une seul et même « performance ».
  1. Black-out
  2. Version – électro – remixé de la chanson de Gainsbourg, « Nazi Rock » tirée de l’album concept « Around the Bunker » .
    Extrait vidéo :
    http://video.google.com/videoplay?docid=-6458151913743113442
  3. Vidéoclip inspiré de la chanson, en quelques sortes une antipub.
  4. Une toile sur laquelle un message provocateur est inscrit, du genre « Tu es Nazi » , « Ici c’est Nazi » , « Nazi Zone », est installée sur la piste de danse.
L’objectif de cet exercice est de faire prendre conscience aux participants des messages qui peuvent être transmis par leur chanson préféré surlaquelle ils ont l’habitude de danser sans réfléchir. Le black-out crée une coupure et souligne notre intention d’amener les acteurs de la « performance » ailleurs. Toujours en demeurant avec un rythme musicale, dansable, l’on souhaite pousser les cégépiens hors de leur zone de confort en les provoquants par le son et l’image. Au-delà de cela, la toile installée au sol fera office de tribune du public ; il réagira comme bon lui semble à ce message. Les possibilités sont multiples.

Le nouveau fascisme y est à l’honneur ; la tyrannie de la société de consommation et la violence de son pouvoir sur l’homme.

Maquette : Affiche (Semaine du 25 janvier 2009)

Voici ma proposition : malheureusement, cette version est au Cégep. Elle sera ajoutée lundi prochain au blog.

Dommage que la sélection fut faite sans que ceux qui se sont donné la peine de travailler sur une affiche en soient informés.

Genèse (Semaine du 28 décembre 2008)

Le concept est simple : se servir d'une soirée événementielle, un « dance party » du Cégep de Lévis-Lauzon, comme tremplin de création. À la manière de Andy Warhol dans le sacralisé « Exploding Plastic Inevitable », une série de soirées multimédias commanditées par l'artiste, où théâtre, musique et arts plastiques s'imposent simultanément dans un temps unique ; de « The Velvet Underground » en passant par Mary Woronov. Warhol s'était lui-même inspiré du concept d'oeuvre d'art totale issu du romantisme allemand de chez Wagner. Dans la mesure où les « partys raves » sont dans une certaine mesure un héritage de ces manifestations artistiques, la corrélation entre la conception wagnérienne et warholienne, appliquée au concept, nous mène directement à la problématique soulevée à la session d'automne ; comment confronter les cégépiens à l'art — ici dans leur quotidien festif ?

Voici un aperçu dudit « Exploding Plastic Inevitable » : http://www.youtube.com/watch?v=uaAAmRDX4ok&feature=related